MRC Antoine-Labelle est une municipalité régionale de comté (MRC) du Québec (Canada) situé dans la région administrative des Laurentides. Il s’agit d’un organisme supra municipal au service des municipalités et de leurs citoyens. Elle est nommée en l’honneur d’Antoine Labelle, le curé colonisateur des pays d’en haut.
Cette MRC a été constituée le 1er janvier 1983 et elle est composée de 17 municipalités: soit 2 villes, 14 municipalités et 1 village. Elle contient aussi 11 territoires non organisés. Son chef-lieu est Mont-Laurier.
Au début du xviie siècle, les Amérindiens que l’on pouvait retrouver sur le territoire de ce qui sera plus tard le comté de Labelle provenaient de la nation des Algonquins inférieurs, plus précisément du groupe des Weskarinis (aussi appelés par les gens de la Nouvelle-France la Petite-Nation).
Ce groupe « […] parcourait un vaste territoire baigné par les eaux de la rivière de la Petite Nation, et par celles de la Rouge et de la Lièvre, certainement, et probablement aussi par celles de la Nord ».
Donc, il n’y avait vraisemblablement pas d’occupation permanente du sol par les Weskarinis, un peuple utilisait ce territoire pour chasser et pêcher durant la saison hivernale.
De même, au Nord de la rivière des Outaouais, où débutaient les rivières Gatineau et la Lièvre, un autre groupe de la nation algonquine, les Têtes-de-Boule (Attikameks), venaient pratiquer les mêmes activités dans la Haute-Lièvre.
Les guerres iroquoises décimeront et dispersant ces Amérindiens si bien, qu’au cours des années 1650, on n’en remarquera plus la présence sur le territoire. Cependant, des Algonquins reviendront vers les années 1730, après la signature de la Grande Paix de Montréal repoussés dans les vallées de la Rouge et de la Lièvre par « la montée de l’industrie forestière et le déploiement du mouvement de colonisation […] ».
Finalement, la colonisation s’enfonçant toujours plus loin dans le nord des Hautes-Laurentides à la fin du xixe siècle et au début du xxe siècle, elle aura raison de l’« […] l’occupation amérindienne de type traditionnelle sur ce territoire ». Ainsi, les Algonquins sur le territoire soit se sont adaptés au mode vie des colons, soit sont partis vivre une partie de l’année dans la réserve de Kitigan Zibi au Maniwaki, réserve destinée aux Anishinabeg.
La colonisation avec le curé Labelle
Au niveau national, l’époque du curé Labelle a été grandement marquée par l’émigration massive de Canadiens-français vers les États-Unis. En fait, entre 1850 et 1890, 580 000 habitants francophones quittèrent le pays, espérant trouver ailleurs de meilleures conditions de vie.
Avant l’arrivée de la mobilisation en faveur de la colonisation des Hautes-Laurentides, mouvement mené par le curé Labelle, le territoire du futur canton de Labelle n’est occupé de manière permanente que par les fermes de ravitaillement érigées par les marchands de bois. Ces fermes sont construites à différents endroits le long des rivières Rouge (les fermes « d’en-bas », « du milieu » et « d’en-haut », qui deviendront respectivement Labelle, L’Annonciation et l’Ascension) et du Lièvre (les plus importantes étant les fermes de la Montagne, Rouge, des Lacaux et des Pins, qui donneront naissance respectivement à Ferme-Neuve, Kiamika, Notre-Dame de Pontmain et Notre-Dame du Laus). En effet, à partir de 1835, l’exploitation forestière envahira les Hautes-Laurentides pour finalement monopoliser, pour ainsi dire, tout le territoire (voir carte de droite page précédente) grâce à l’obtention d’énormes concessions de terres boisées par la loi provinciale plutôt généreuse.
En promouvant la colonisation de la Haute-Lièvre et de la Rouge à partir de 1879, « c’est donc un mouvement de squatters, au sens strict, que Labelle mène et il aura plusieurs fois maille à partir avec ces puissantes compagnies qui contribuent pour une part substantielle au trésor public et alimentent généreusement les caisses électorales des partis politiques »6. Cette année-là, « le curé Labelle fonde la Société de colonisation du diocèse de Montréal pour assurer des moyens de financement à la colonisation dans les Laurentides ». C’est à cette époque que le village de la Chute-aux-Iroquois (qui deviendra plus tard Labelle) sera fondé, L’Annonciation quelques années plus tard, la paroisse de L’Ascension en 1884 et Nominingue recevra ses premiers colons à peu près au même moment. Cette dernière localité était « […] la capitale désignée du royaume nordique de l’apôtre colonisateur », le curé Labelle. Pourtant, le Rapide-de-l’Orignal (aujourd’hui Mont-Laurier), qui accueillera des colons à partir de 1885, réussira à voler la vedette à Nominingue par l’entremise notamment de son curé obstiné et deviendra, au cours des années 1910, la capitale du comté de Labelle avec toutes les institutions se rattachant à ce rôle.
Dans les années 1884-1885, « en peu de temps, de nombreux établissements bordent les deux rives de la Lièvre sur une longueur de vingt kilomètres et une profondeur de deux rangs. Déjà, on s’établit en montant vers Ferme-Neuve. En direction sud, entre Wells et Kiamika, la colonisation a démarré à la même époque ».
Les fermes des compagnies forestières, qui sont abandonnées lorsque la coupe du territoire est terminée, deviennent dans bien des cas des noyaux de paroisses ou de villages, alors que l’espace défriché, laissé par l’abattage des arbres, donne un endroit propice aux colons pour s’installer. Source Wikipédia