Lachute est une ville située dans la municipalité régionale de comté (MRC) d’Argenteuil dans la région administrative des Laurentides, au Québec (Canada).
Lachute est située à 75 kilomètres au nord-ouest de Montréal. La rivière de l’Ouest et la rivière de l’Est, affluents de la rivière du Nord, arrosent le territoire.
En 1682, Charles-Joseph d’Ailleboust reçoit du comte de Frontenac, gouverneur général de la Nouvelle-France, une seigneurie de 186 km2 de forêt vierge. Ce fief est borné par la rivière des Outaouais au sud, une ligne traversant le centre du hameau de Carillon à l’ouest, et le lac Clair au nord. Possédant déjà un château à Argenteuil, près de Paris, Charles-Joseph d’Ailleboust nomme ces terres la seigneurie d’Argenteuil3. En 1697, Le seigneur d’Ailleboust et son épouse Catherine Le Gardeur vendent la seigneurie à leur fils Pierre. Au fil des ans, le fief passe de Louis Panet au major Murray. En 1753, Antoine Brunet est le premier colon à s’installer à Lachute.
Après la conquête de la Nouvelle-France par l’armée britannique, les Anglais implantent leurs lois mais respectent néanmoins certains droits seigneuriaux français. À partir de 1776, la population de Lachute commence à croitre alimentée entre autres, par une immigration en provenance des États-Unis (les Loyalistes), d’Anglais de Bytown (aujourd’hui Ottawa) et des îles britanniques. En 1796, Jedediah Lane, de Jericho au Vermont, achète du major Murray plusieurs milliers d’acres de terres situées des deux côtés de la rivière du Nord, là où Lachute se trouve aujourd’hui. La même année, Hezekiah Clark et sa famille, également de Jericho, s’installent près de la chute de la rivière du Nord. Le village s’appelle The Chute qui réfère à la chute de la rivière du Nord. En 1803, on compte 30 familles éparpillées sur les deux rives de la rivière du Nord. Une meunerie est construite sur la chute en 1804. Thomas Barron est le premier colon écossais à s’établir dans Argenteuil. Il achète en 1809 toutes les terres du territoire qui deviendra le centre-ville de Lachute. Le premier magasin général ouvre ses portes en 1813. Un an plus tard, Sir John Johnson achète le reste de la seigneurie d’Argenteuil. Il fait construire une scierie et donne du terrain pour qu’on y érige des églises, ce qui contribue à attirer de nouveaux colons dans Argenteuil.
Thomas Barron devient le premier magistrat, puis le premier maire de Lachute en 1825. En 1829, le cultivateur canadien-français Pierre Robert s’installe dans Argenteuil. D’autres colons francophones l’avaient précédé, mais ils ont ensuite quitté la région.
Le Parlement du Canada-Uni abolit le système seigneurial en 1854 et le comté d’Argenteuil est créé l’année suivante. À partir de 1870, Lachute prend de l’expansion : le chemin de fer reliant Montréal à Ottawa passe au cœur de la petite agglomération où le Canadien Pacifique y construit une gare en 1887. Félix Hamelin et Thomas Henry Ayers implantent la première industrie, une fabrique de laine appelée Ayers ltée. Le développement économique et social se poursuit, lorsque l’Irlandais James Crocket Wilson ouvre la papeterie J.C. Wilson Mills ltée (aujourd’hui Cascades, division Groupe Tissu). En 1885, la Ville de Lachute est incorporée. Vers la fin du siècle, la population compte 35 % de francophones. En 1901, l’électricité est établie.
Le maire J.-Évariste Valois fait établir en 1950, le principe de l’alternance des maires anglophones et francophones aux deux ans. Cette règle sera maintenue jusqu’au début des années 1970. Lachute continue de prendre de l’expansion tout au long des années 1950. La construction de son hôtel de ville est terminée, et les services médicaux et pharmaceutiques de la région se concentrent dans la municipalité. L’aéroport international de Lachute célèbre son ouverture en 1956 tandis que les francophones comptent pour plus de 66 % de la population. L’usine de filtration d’eau est construite en 1961. L’hôpital d’Argenteuil ouvre ses portes au début des années 1960. Suivent un centre d’art et des écoles secondaires francophone et anglophone. En 1966, Lachute et le village d’Ayersville fusionnent, pour former la Cité de Lachute et en 1971, une partie de la paroisse Saint-Jérusalem (Mirabel) est annexée à Lachute. En 2000, une autre partie du territoire de Mirabel est annexée à Lachute.